DÉTECTIVES DES PROFONDEURS GUIDE D’EXCURSIONS MONT SOUS-MARIN LAS GEMELAS Les monts sous-marins, comme Las Gemelas, sont des montagnes qui n’atteignent pas la surface de l’eau et se forment en raison de l’activité volcanique. Pour les animaux, il s’agit de points névralgiques : le courant transporte des nutriments jusqu’au sommet des montagnes, lesquelles offrent en outre plus de structures pouvant servir d’abris. HAUTE MER La zone pélagique, ou haute mer, désigne la région située au-delà du plateau continental. L’eau y est si profonde, qu’on ne peut en voir le fond. En haute mer, on trouve parfois de grands bancs de poissons fourrage se nourrissant de phytoplancton, ainsi que des espèces marines de plus grande taille qui chas- sent le poisson fourrage. La haute mer offrant moins d’endroits où se cacher, la biodiversité y est généralement plus limitée qu’à proximité des côtes et les possibilités alimentaires, plus restreintes. ÎLE COCOS Les îles océaniques telles que l’île Cocos font souvent partie d’une chaîne de montagnes sous-marines. Points névralgiques pour les animaux au même titre que les monts sous-marins, les îles présentent un avantage sup- plémentaire: l’eau emporte une grande quantité des nutriments qu’on y trouve. L’île Cocos abrite une forêt tropicale humide qui rejette beaucoup de nutriments dans les eaux environnantes. Tout près de l’île se trouvent de gros rochers recouverts de coraux durs et de coraux lobés, ainsi qu’une abon- dance d’espèces affectionnant les récifs. HABITATSRANDALL ARUAZ FINS ATTACHED BIO Mes recherches ont notamment pour but de découvrir le lieu de migration des tortues et des requins afin de pouvoir soumettre aux gouvernements des stratégies de conservation plus précises. Mon équipe a également construit des alevinières afin de protéger les œufs des tortues marines contre les braconniers. Nous avons aussi travaillé à renseigner les pêcheurs sur le matériel à utiliser pour ne pas mettre les tortues en danger, puis collaboré avec le gouvernement costaricain afin d’interdire la pêche à la crevette au chalut, parce que les tortues s’emmêlent dans les filets. CONSERVATION Au cours des 50 dernières années, 90 % de la population des tortues vertes s’est trouvée décimée en raison de la surpêche et des captures accessoires. Ce ne sont pas les prédateurs naturels de la tortue verte qui constituent pour elle un risque majeur, mais bien les humains. Les œufs de tortue ramassés sur les plages de nidification entrent dans la composition de plats traditionnels. La soupe de tortue constituant elle aussi un mets raffiné, la prise de tortues adultes présente un intérêt pour les pêcheurs. Il y a toutefois un espoir pour la tortue verte. Le nombre de femelles nidifiantes augmente: il en reste à l’heure actuelle entre 80 000 et 100 000 dans le monde. ALIMENTATION La tortue verte adulte est herbivore. Elle se nourrit des plantes des herbiers marins qui s’étendent sur le plancher océanique et en limite ainsi la prolifération excessive. Une surabondance de ces plantes crée trop d’ombre au fond de la mer et empêche la croissance d’autres organismes. APPARENCE La tortue verte possède une carapace olive et brun. Elle a la tête jaune et brun, et ses nageoires verdâtres vont du bleu au jaune. Les alevins, presque noirs, présentent un plastron blanc et des nageoires bordées de blanc. La tortue verte mesure environ un mètre. AIRE DE RÉPARTITION ET MIGRATION La tortue verte est présente sur l’ensemble de la planète, dans les eaux tropicales et subtropicales. Elle reste le plus souvent à proximité des côtes, des îles et des monts sous-marins, où la végétation abonde. Chaque année, elle migre vers des lieux de reproduction, puis les femelles reviennent pondre leurs œufs sur les plages de nidifica- tion où elles sont nées. État de conservation: En danger d'extinction Chelonia mydas TORTUE VERTE CONSERVATION On ignore combien de requins-marteaux halicornes circu- lent au total dans les océans de la planète, mais ce nombre pourrait avoir décru de 95 %. Outre le fait que ses nageoires soient très prisées dans certaines régions du globe, le requin-marteau est souvent victime de captures accessoires (il s’emmêle dans les filets). Le changement climatique et la destruction des habitats le menacent également. APPARENCE Le requin-marteau halicorne présente une large tête rectangulaire dont la partie supérieure est aplatie. Ses yeux se trouvent aux extrémités de sa tête en forme de « T », laquelle lui donne une remarquable perception de la profondeur et une vision à 360° degrés autour de son corps. De couleur gris-brun à vert olive, ce requin est doté de dents imposantes aux bords dentelés et d’une nageoire dorsale longue et effilée. Il peut mesurer jusqu’à six mètres de longueur. ALIMENTATION Le requin-marteau halicorne est un superprédateur qui se nourrit d’une variété d’espèces : poissons, calmars, crustacés et raies pastenagues. Il aide les autres espèces à limiter la propagation des maladies en éliminant les individus malades. BIO J’étudie le requin-marteau depuis 2006. Aux îles Galapagos, les pêcheurs faisaient alors pression sur les autorités du parc national afin que celles-ci autorisent la pêche dans la réserve marine. Mon équipe a découvert que le requin-mar- teau fait la navette entre les Galapagos et l'île Cocos. Nous voulons savoir s’il y aurait lieu d’établir une « voie protégée » pour permettre aux requins d’effectuer leurs déplace- ments en toute sécurité. MIGRAMAR ALEX HEARN AIRE DE RÉPARTITION ET MIGRATION Le requin-marteau halicorne est présent sur l’ensemble de la planète, dans les eaux tièdes et tempérées. Les jeunes requins sont rassem- blés dans des alevinières à proximité des côtes. Parvenus à maturité, ils rejoignent les adultes en haute mer, dans les monts sous-marins et les récifs en eau profonde. Les scientifiques croient que les requins-marteaux migrent pour trouver de la nourriture et des partenaires. État de conservation: En danger critique d'extinction Sphyrna lewini REQUIN-MARTEAU HALICORNE CONSERVATION La pêche et les captures accessoires (il s’emmêle dans les filets) sont les principaux obstacles à la survie du diable de mer. Les femelles ne se reproduisent pas fréquemment et en raison du stress, elles risquent de ne pas mener leur grossesse à terme. Les collisions avec les navires, le changement climatique et la destruction des habitats constituent également d’importantes menaces pour la raie géante. ALIMENTATION Le diable de mer est un filtreur qui ingère de grandes quantités de zooplancton (krill, crevettes et crabes de petite taille) et parfois, de petits poissons également. APPARENCE Le diable de mer possède des nageoires pectorales sem- blables à des ailes, et dont la largeur moyenne totale atteint de cinq à six mètres. Sa queue courte est dépour- vue de dard. À l’avant de sa tête, deux protubérances appelées les lobes céphaliques poussent l’eau vers sa grande bouche rectangulaire. Son dos est d’un gris-bleu foncé et sa zone ventrale blanche présente des taches grises. Ses branchies se trouvent sur sa face ventrale. BIO Mes travaux sur le diable de mer ont contribué à l’inter- diction de sa capture le long de la côte nord du Pérou. L’organisme sans but lucratif pour lequel je travaille s’emploie, avec les pêcheurs de la région, à mettre sur pied un secteur de l’écotourisme grâce auquel ils n’au- ront plus à capturer le diable de mer. Je veux découvrir où circule ce majestueux animal afin que nous puissions aider d’autres communautés à le protéger. KERSTIN FORSBERG PLANETA OCÉANO AIRE DE RÉPARTITION ET MIGRATION Le diable de mer – qu’on appelle aussi mante atlantique ou mante géante – est présent sur l’ensemble de la planète, dans les eaux tempérées, tropicales et subtropicales. Certains diables de mer migrent sur de longues distances afin de trouver de la nourriture dans les eaux plus chaudes, alors que d’autres repèrent une zone riche en aliments et y demeurent durant la plus grande partie de leur vie. La mante géante revient fréquemment aux stations de nettoyage des récifs afin d’être débarrassée de ses para- sites et de ses peaux mortes. État de conservation: Vulnérable Manta birostris RAIE MANTA GÉANTE Apparence. Les frégates du Pacifique sont des grandes oiseaux de mer principalement noirs d'environ 105 cm de long. Ils ont des ailes pointues, un bec crochu, une queue fourchue et des pattes brun rougeâtre. Les femelles sont plus grandes avec les seins blancs. Les juvéniles ont la tête et la gorge couleur rouille pâle. Alimentation. Les frégates chassent en pleine mer près de leurs nids. Ils mangent des poissons volants, des calmars, de jeunes tortues de mer et des oiseaux de mer juvéniles. Distribution. Les frégates nichent dans des îles de l'océan Indien et du Pacifique. Ils ne peuvent pas s'envoler de l’eau, ils ne peuvent donc pas migrer la haute mer. Fregata minor FRÉGATE DU PACIFIQUE Apparence. D’un jaune vif, le poisson-papillon présente de larges bandes noires et blanches sur son petit museau pointu. Il a le corps plat et ovale et une petite queue. À l’âge adulte, il atteint environ 20 cm de longueur. Cette espèce se déplace généralement en grands bancs près des récifs. Alimentation. Le poisson-papillon se nourrit des parasites qu’il trouve sur les plus grands poissons aux stations de nettoyage des récifs, ainsi que d’algues et de petits crustacés. Distribution. Le poisson-papillon vit dans les eaux du Pacifique oriental. Son aire de répartition s’étend du Panama au Golfe de Californie. Il ne migre pas, et circule à proximité des récifs rocheux et de corail. Johnrandallia nigrirostris POISSON-PAPILLON À NEZ NOIR Apparence. La bardèche créole du Pacifique se reconnaît à son corps rougeâtre ou gris pâle parsemé de petites taches bleues. Les extrémités de ses nageoires sont verdâtres. Parvenu à matu- rité, ce poisson mesure environ 35 cm. Les bardèches forment souvent de petits bancs au-dessus des récifs, où elles se replient en cas de danger. Alimentation. La bardèche créole se nourrit essentiellement des organismes microscopiques qui composent le plancton. Distribution. La bardèche vit dans les eaux du Pacifique oriental. Son aire de répartition s’étend du Pérou au Golfe du Mexique et elle circule à proximité des îles, dont Cocos, les Galapagos et Malpelo. Paranthias colonus BADÈCHE CRÉOLE DU PACIFIQUE Apparence. L’auxide, qu'on appelle aussi le bonitou, présente un dos très foncé bleu, mauve, gris et noir, un ventre blanc et de petites nageoires triangulaires. Une fois ce poisson parvenu à l’âge adulte, sa taille atteint environ 50 cm. Il se déplace généralement en bancs imposants. Alimentation. L’auxide se nourrit de petits poissons, de crustacés et de calmars. Distribution. L’auxide habite les régions côtières ainsi qu’à proximité des îles, dans l’océan Indien, l’Atlantique et le Pacifique occidental. Cette espèce à forte migration parcourt de grandes distances pour frayer dans le Golfe du Mexique, les Caraïbes, la Méditerranée et d’autres mers chaudes. AUXIDE Auxis rochei AUTRES ESPÈCESAlex Hearn © Nick Hawkins. Utilisation autorisée. Kerstin Forsberg © Musuk Nolte/TIME. Utilisation autorisée. Randall Arauz © Nick Hawkins. Utilisation autorisée. MENTIONS DE SOURCE Lucija Prelovec, Emily Sheepy, Erika Sullivan, Linnaea Bird, Cerren Richards, Jasmin Schuster, CONTRIBUTEURS Animal Diversity Web https://animaldiversity.org/accounts/Manta_birostris/#physical_description Discover Fishes https://www.floridamuseum.ufl.edu/discover-fish/species-profiles/sphyrna-lewini/ FAO Fisheries and Agriculture http://www.fao.org/fishery/species/2492/en FishBase https://www.fishbase.se/summary/Johnrandallia-nigrirostris.html https://www.fishbase.se/summary/Auxis-rochei https://www.fishbase.se/summary/Paranthias-colonus.html The IUCN Red List https://www.iucnredlist.org/ Florida Museum https://www.floridamuseum.ufl.edu/discover-fish/species-profiles/sphyrna-lewini/ NOAA Fisheries https://www.fisheries.noaa.gov/species/giant-manta-ray Oceana https://oceana.org/marine-life/sharks-rays/giant-manta-ray https://eu.oceana.org/en/importance-sharks-0 Shark Savers http://www.sharksavers.org/en/education/rays/threats-to-rays/ SOURCES (EN ANGLAIS) Next >